jeudi 18 décembre 2014

together for dignity...

"ensemble vers la dignité"... tel est le mot d'ordre d'une manifestation qui rassembla quelques centaines de personnes sur la place Poelaert, ce 18 décembre. Migrants, sans papiers, progressistes et militants antiracistes protestaient contre de récentes déclarations du ministère de l'intérieur dont les propos mettant en doute "la valeur ajoutée des migrants marocains ou congolais" scandalisèrent tous ceux qui se refusent au racisme insidieux qui sévit encore en Belgique. La Belgique fut une terre d'accueil pour nombre de réfugiés, tandis que les gouvernements organisaient l'immigration de travailleurs italiens, marocains ou turcs pour relancer une économie dévastée par la guerre 40-45... en période de crise, ces travailleurs sur-exploités devinrent les boucs émissaires de tous les ressentiments racistes. 
Aujourd'hui, la politique d'accueil des réfugiés politiques se réduit quasiment à néant et la politique migratoire semble souvent se résumer à une succession d'expulsions violentes aux conséquences humaines désastreuses. Suivant la politique d'une Union européenne devenue forteresse, la Belgique n'accueille plus les migrants qu'au compte-goutte, elle enferme dans des centre de rétention les demandeurs d'asile déboutés, organise des expulsions collectives des sans-papiers tout en tolérant leur exploitation économique y compris au sein d'entreprises publiques. Le discours du secrétaire d'État à l'Asile et aux Migrations, Théo Francken, issu de la droite nationaliste flamande, cherche à criminaliser, aux yeux de l'opinion publique, les migrants "illégaux" - simples exilés économiques en quête de meilleurs conditions de vie mis en situation irrégulière du fait des restrictions à l'immigration. Contre ces dérives, il importe de renouer des liens de solidarité, etde résister aux tentations du repli sur soi, de l'intolérance et de la stigmatisation de populations marginalisées...